Des zones d’émissions contrôlées pour réduire la pollution sur les côtes méditerranéennes
A l’occasion d’une conférence qui s’est tenue à Livourne le 18 octobre 2024 sur les impacts du transport maritime, l’Institut Mobilités en Transition a rejoint un réseau d’ONG et de think tank qui appelle à une meilleure réglementation pour améliorer la qualité de l’air en Méditerranée. Fondée en 2026, cette alliance rassemble des organisations issues de toute l’Europe (Espagne, Italie, Portugal, Allemagne, Grèce, Malte, France) et vise à protéger les citoyens ainsi que les écosystèmes marins des effets néfastes du transport maritime en Méditerranée. En effet, l’utilisation de carburants particulièrement polluants et l’absence de technologies appropriées pour le traitement des émissions à l’échappement sont délétères pour la santé et les écosystèmes.
Après avoir contribué à l’instauration d’une zone de réglementation des émissions d’oxydes de soufre (SECA) en méditerranée à partir de 2025, l’alliance se mobilise pour établir une zone de réglementation des émissions d’oxydes d’azote (NECA). D’après l’étude d’impact ECAMED réalisée en 2019, la mise en œuvre combinée d’une SECA et d’une NECA conduiraient à des bénéfices pour la santé au moins trois fois plus élevés que les coûts, avec environ 40 % 1 ECAMED.pdf de décès prématurés évités supplémentaires par rapport au scenario tendanciel.
La conférence de Livourne a rassemblé un groupe d’experts et de partisans de ce projet :
Sönke Diesener, expert en transport maritime au sein de l’organisation NABU, Allemagne : « La mer Méditerranée deviendra une zone de réglementation des émissions d’oxydes de soufre (SECA) en 2025. Cette décision améliorera considérablement la qualité de l’air que des millions de personnes respirent chaque jour. Les États devraient poursuivre dans cette voie et prendre les mesures qui s’imposent en créant également une zone de réglementation des émissions d’oxydes d’azote (NECA). Les avantages pour la santé des résidents du pourtour méditerranéen sont évidents, car les maladies respiratoires et les décès prématurés peuvent être évités simplement en abaissant le seuil de polluants émis par les navires autorisé. Les avantages dépassent de loin les coûts imposés aux compagnies maritimes pour réduire la pollution issues des gaz d’échappement ».
Anna Gerometta, experte en transport maritime à Cittadini per l’Aria, Italie : « Chaque jour, des navires accostent dans nos ports alors que leurs gaz d’échappement obscurcissent le ciel et polluent l’air que nous respirons. Il n’y a aucune raison d’exclure les navires des réglementations sur les émissions à l’échappement, qui s’appliquent déjà aux véhicules. Il est temps que les États prennent des mesures contre les armateurs et que ces derniers assument la responsabilité de leur comportement préjudiciable. »
Jean-Philippe Hermine, directeur général de l’Institut Mobilités en Transition, France : « Nous soutenons l’appel de la coalition pour l’introduction d’une NECA en mer Méditerranée. Cette mesure importante aura un impact positif non seulement sur la santé des citoyens, mais aussi sur l’agriculture et l’environnement marin. La France a joué un rôle majeur dans le processus d’établissement d’une SECA en 2022 et nous espérons qu’elle poursuivra son travail pour compléter le cadre réglementaire afin de favoriser un environnement maritime plus sain. »
Dídac Navarro, militant écologiste chez Ecologistas en Accion, Espagne : « L’abaissement des seuils réglementaires de pollution, approuvé récemment lors de la révision de la directive sur la qualité de l’air, met en évidence le besoin urgent de réduire la pollution. L’amélioration de la qualité de l’air est nécessaire non seulement pour protéger notre environnement, mais aussi la santé des gens. Les ports sont l’une des principales sources de pollution qui nuisent à la qualité de l’air. La nouvelle directive contribuera à l’adoption de mesures spécifiques visant à réduire les émissions dues au transport maritime. »
Maria Papathanasiou, responsable de l’engagement à la Société ornithologique hellénique, Grèce : «La réduction des émissions des navires permet d’assainir les écosystèmes marins et terrestres, car la pollution de l’air due au transport maritime s’étend bien au-delà des ports, parcourant des centaines de kilomètres et ayant un impact significatif sur la santé des résidents méditerranéens. Il est impératif de prendre des mesures immédiates pour désigner la Méditerranée non seulement comme zone SECA, mais aussi comme zone NECA, afin de lutter contre le changement climatique et de préserver la santé de millions de citoyens.»
Pour toute information complémentaires nous vous invitons à contacter :
Sönke Diesener : soenke.diesener@nabu.de
Anna Gerometta : presidente@cittadiniperlaria.org
Jean-Philippe Hermine : jeanphilippe.hermine@sciencespo.fr
Dídac Navarro : contaminacio@ecologistesenaccio.cat
Maria Papathanasiou : mpapathanasiou@ornithologiki.gr
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