Quels leviers de compétitivité pour une production française de petits véhicules électriques ?

Contexte

L’industrie automobile française a subi plus de deux décennies de délocalisations et a vu sa production nationale divisée par deux depuis les années 2000. En parallèle, le marché des ventes de véhicules neufs confirme que la transition vers l’électrique est lancée. Néanmoins, on constate que l’offre s’est progressivement déportée vers les segments supérieurs, plus rentables pour les constructeurs, au détriment du défi climatique, de l’enjeu des ressources, et de l’accessibilité des ménages.

A rebours des discours ambiants qui pointent le manque de compétitivité de la France pour justifier les délocalisations, et présentent l’électrification comme une menace pour l’industrie automobile française qui serait en proie à une invasion de véhicules chinois, l’IMT et Fondation pour la Nature et l’Homme ont cherché à objectiver la compétitivité réelle de la France sur le marché des véhicules électriques de segment B.

Description

L’étude s’appuie sur une comparaison des prix de revient d’une citadine électrique en France, en Espagne, en Slovaquie, et en Chine, ainsi qu’une analyse prospective de la sensibilité aux différents leviers que sont le coût du travail, de l’énergie, des taxes ou encore le niveau de subventions.

Pour réaliser leur étude, la FNH et l’IMT ont défini une matrice très précise du prix de revient d’un véhicule du segment B assemblé en France en décomposant les coûts poste par poste (batterie, moteur électrique, caisse, ouvrants, châssis, sièges….) et en considérant toutes les dépenses d’investissement et d’exploitation, les coût de main d’œuvre, les marges et les impôts. Et cela tout au long de la chaîne d’approvisionnement, depuis l’extraction des matières premières jusqu’à l’assemblage du véhicule. La matrice du prix de revient ainsi obtenue a été appliquée aux trois pays étudiés en faisant varier, à horizon 2028-2030, les paramètres de coûts que sont : le prix de l’énergie, le coût du travail, le montant des subventions d’Etat et les taux des impôts de production. Les coûts de logistiques et de droits de douane ont également été intégrés.

Les résultats démontrent qu’à horizon 2030, la France peut rester compétitive, avec à la clef, la relocalisation de la production de 700 000 citadines et la création de 25 800 emplois sur notre territoire.

Équipe

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Jean-Philippe Hermine
Directeur général