16 Oct 2023

Contribution des véhicules thermiques à la décarbonation du transport routier en France

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Jean-Philippe Hermine
Directeur Général
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Louis-Pierre Geffray
Coordinateur des programmes

Contribution des véhicules thermiques à la décarbonation du transport routier en France

Reconstruction évolutions passées – extrapolation des potentiels et avis sur cibles de réduction

 

Présentation

Cette publication a pour objectif de préciser les gains potentiels envisageables de réduction d’émissions de gaz à effet de serre au cours de la prochaine décennie du fait de l’évolution du parc de véhicules thermiques roulant en France. L’analyse se base sur une reconstruction de l’historique des consommations des véhicules neufs puis du parc entre 2012 et 2022. Puis le modèle établi est utilisé de manière prospective, en intégrant les évolutions technologiques connues à date et les hypothèses étayées de renouvellement attendu du parc. L’analyse permet de mieux appréhender l’évolution des consommations moyennes des véhicules à 10 ans et des émissions correspondantes.

 

Messages clés

 

  • La consommation unitaire moyenne des véhicules essence dans le parc français a baissé de -1,07 %/an en tendance entre 2014 et 2021. Nos simulations amènent à considérer une baisse similaire entre 2021 et 2030 (motorisations hybrides inclues). Ces chiffres sont établis dans l’hypothèse structurante d’un déclenchement du malus écologique renforcé de 5 g/an comme cela a été le cas au cours des 3 dernières années. Cette trajectoire (-11,5 % entre 2019 et 2030) est à mettre en perspective d’un objectif cible fixé par le SGPE de -34 % d’émissions pour l’ensemble des véhicules particuliers français sur la même période.
  • Un retour tendanciel à 19 % de SUV dans les ventes (contre plus de 40 % sur les 3 dernières années) permettrait d’obtenir des résultats supérieurs aux gains passés (hors mesures de sobriété ; baisse de la vitesse sur autoroute). Ce scénario aboutirait à une réduction de 3 MtCO2e d’ici 2030 par rapport à 2019, conforme à la cible fixée par le SGPE.
  • Pour les poids lourds, les gains d’efficience importants sur les véhicules neufs permettront d’atteindre une baisse nettement supérieure à l’historique avec une réduction de 11,9 % de la consommation moyenne du parc entre 2019 et 2030. Ce résultat est néanmoins insuffisant par rapport à l’objectif fixé par le SGPE (17 %).
  • Les résultats mettent lumière une asymétrie dans l’atteinte des cibles de réduction d’émissions des parcs entre les véhicules légers et lourds. Pour respecter le budget carbone cible du transport en 2030, il conviendrait d’effectuer un report d’une partie de la baisse d’émissions provisionnée sur les flottes poids lourds vers les véhicules légers. L’analyse démontre en ce sens qu’une contribution renforcée des véhicules légers est possible et atteignable. Elle nécessiterait non pas le prolongement des politiques passées, mais un renforcement de leur ambition.

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